par 1000 Mystères
Dans un coin discret de l'Europe, à l'abri des regards pressés du monde moderne, des laboratoires conservent des corps dans des cuves d'acier remplies d'un liquide plus froid que les glaces du pôle Nord : le diazote liquide, à -196 °C.
Non, il ne s'agit pas d'un scénario de science-fiction. Ce phénomène bien réel porte un nom : la cryonie.
Depuis quelques années, des entreprises comme Tomorrow Biostasis en Allemagne et en Suisse, ou encore KrioRus en Russie, proposent un service hors du commun : préserver les corps de personnes décédées dans l'espoir qu'un jour, la science saura les ramener à la vie.
Ces hommes et femmes ne croient pas à la magie, mais au progrès. Ils confient leur chair à la glace, misant sur les découvertes de demain : la régénération cellulaire, la nanomédecine, ou même la réparation du cerveau.
Pour eux, la mort n'est pas une fin, mais une pause - un long sommeil en attente du réveil.
Techniquement, la procédure commence après la mort légale. Le corps est rapidement refroidi, puis perfusé avec des substances cryoprotectrices pour empêcher la formation de cristaux de glace. Ensuite, il est plongé dans le diazote liquide et conservé à une température qui fige le temps.
On ne parle pas ici d'immortalité, mais d'une suspension d'espoir.
Cependant, la cryonie soulève des questions vertigineuses. Peut-on vraiment «ramener» un être humain, avec sa mémoire et son identité ? Et surtout, si la science y parvenait un jour, dans quel monde ces personnes se réveilleraient-elles ?
Un monde plus juste ? Ou simplement plus avancé, mais toujours aussi perdu face à la mort ?
Pour l'instant, la cryonie reste un pari audacieux, souvent critiqué, parfois moqué, mais profondément humain. Car au fond, elle naît d'un sentiment que nous partageons tous : le refus de voir la vie s'éteindre définitivement.
source : 1000 Mystères